Mener à terme un projet de doctorat n’est pas une mince affaire. Une fois par semaine, un étudiant de l’UdeM explique en 150 mots ce sur quoi il travaille, et pourquoi il le fait.
Ma thèse porte sur un méné hybride qui se reproduit par clonage, un mode de reproduction exceptionnel chez les vertébrés. Pour se reproduire, cette espèce a besoin de mâles qui répandent leur semence sur les œufs, mais leur ADN n'est pas fusionné. Tous les poissons sont donc des femelles partageant exactement le même bagage génétique.
Ce phénomène nous permet d'étudier l'épigénétique, soit les mécanismes responsables de l'expression des gènes. Au cours de mon expérimentation, j'ai capturé des milliers de poissons dans une centaine de lieux des Laurentides et en Estrie. Mes résultats montrent que les «clones» présentent des différences morphologiques et une capacité d'adaptation à diverses conditions environnementales aussi grandes que les individus aux bagages génétiques différents. En d'autres termes, ces travaux soulignent le rôle important qu'occupe l'environnement (alimentation, prédation, comportement, interactions sociales, etc.) dans l'expression des gènes. Après ma soutenance, j'espère continuer à faire de la recherche en biologie.
Christelle Leung
Directeurs de recherche : Bernard Angers et Sophie Breton, du Département de sciences biologiques
Bourse : Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies, Faculté des études supérieures et postdoctorales de l'Université de Montréal, Département de sciences biologiques de l'Université de Montréal
Publication
- Leung, C., P. Magnan et B. Angers. “Genetic Evidence for Sympatric Populations of Yellow Perch (Perca flavescens) in Lake Saint-Pierre (Canada): the Crucial First Step in Developing a Fishery Management Plan” (Évidence génétique de populations sympatriques de la perchaude dans le lac Saint-Pierre), Journal of Aquaculture Research & Development, 2011, S6:001. doi : 10.4172/2155-9546.S6-001.
Dans les médias
Propos recueillis par Mathieu-Robert Sauvé